mercredi 2 septembre 2020

Vous avez dit complexité ?

     Après la subsidiarité,  voici le principe de complexité, détaillé par Edgar Morin[1] dans sa « méthode. 

L’origine étymologique du mot « complexus » signifie « ce qui est tissé ensemble » dans une suite d’entrelacements. Description en adéquation totale avec nos environnements qu’ils soient professionnels ou personnels. 


Le postulat est que le complexe n’est pas le compliqué. Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas appréhender ce principe avec une pensée de simplification. Cela ne marche tout simplement pas, pire encore, vouloir simplifier une situation complexe ne fait qu’en augmenter la difficulté. 

Et plus nous nous éloignons du point de simplification, plus nous augmentons la complexité. Ce qui veut dire que si nous n’avons pas dès le début établi la part du compliqué et du complexe, nous augmenterons au fil de l’eau les deux à la fois et de manière exponentielle. 

Par exemple, semer des graines est une action compliquée que des générations de paysans ont réussi à simplifier. Préparer le sol, choisir le meilleur moment, la meilleure exposition ne sont que quelques-unes des nombreuses étapes à respecter pour espérer un résultat à la hauteur de ses attentes.  

Pourtant, quel que soit le nombre d’étapes que nous respections, il demeurera toujours une part de complexité ; tout jardinier, la connaît, l’appréhende, l’accepte et s’adapte.


Cette part embarrassante, si elle n’est pas reconnue, devient de plus en plus imposante, prégnante. Lâcher-prise et laisser venir, en confiance de son travail accompli et en la nature, est la seule alternative.

Et n’imaginons surtout pas que ce soit de l’immobilisme,  c’est tout le contraire ; agir avec le courant et non contre est une action positive et dynamique.


J’appelle cette posture celle du “oui rebelle“, qui consiste à observer les choses et leur déroulement pour agir de manière efficiente et en respect de chaque élément du contexte. Oui, c’est possible !

C’est même la voie, à mon sens, de l’autonomie et d’un inter-relationnel profond et puissant. J’y reviendrai certainement dans un prochain article, car c’est l’un des fondements qui m’anime dans ma vie en général et précisément dans mes accompagnements.

 

-        Avez-vous l’impression de perdre le contrôle ?

Alors, c’est le moment de saisir que vous êtes, certes sur un chemin chaotique, mais qu’il est plein d’opportunités et de promesses. 

    

"Dans le domaine de la complexité, les choses sont toujours inachevées, en construction. La solution d’un problème nous conduit non pas vers une certitude, mais vers une ouverture à d’autres catégories de problèmes qui nous étaient cachés jusque là.

Découverte douloureuse?

Non bien au contraire !

Un monde fini est constitué d’un empilement de certitudes qui nous conduirait à la mort, tandis que cette découverte permanente de réalités est un cheminement vers la vie" [2].


Au sein de nos organisations, quel que soit notre rôle, faire la distinction entre la part du compliqué et du complexe nous offre un champ de perspectives insoupçonnées et in fine de confort dans nos activités quotidiennes.

Ne sous-estimons pas la complexité, elle nous invite à un véritable changement de paradigme, une mutation de notre vision du monde et de facto de nos schémas de pensées et d’actions.


-  Comment clarifiez-vous ces 2 situations au sein de vos environnements ?     


- Sommes-nous suffisamment conscients de cette complexité au sein de nos organisations ? 


Il est urgent d’agir sur les sujets qui sont dans notre périmètre d’influence.

Arrêtons de penser comme par le passé, mais comme pour le futur… 

Agissons en RÉSILIENCE.




[1] Edgar Morin – sociologue et philosophe français – écrivain et penseur de la complexité. 

[2] « Manager dans (et avec) la complexité ». Dominique Genelot – Editions Eyrolles