Les racines sont cette partie invisible qui nourrit et soutient toute la frondaison de nos forêts. Sans racines, pas de vie.
Il en est de même pour nous, individuellement comme collectivement.
L’arbre et ses racines sont une symbolique que j’apprécie tout particulièrement. Lorsque nous entrons dans la forêt, imaginons-nous l’imposant entrelacs qui se noue et se joue sous nos pas ?
Cet enchevêtrement ne doit rien au hasard, on sait maintenant qu’il constitue un vaste réseau de communication et d’interconnexions qui favorisent et entretiennent la vie de la communauté.
Stéphano Moncuso[1] écrit dans son livre “La révolution des plantes“ : « Nous percevons en elle une simple composante des paysages qui nous entourent, car nous ne voyons vraiment que ce que nous comprenons, et nous comprenons vraiment que ce qui est semblable à nous ».
Ainsi, toujours le même, nous rapporte que le botaniste Alexander Braun, en 1855, emboîte le pas aux “Darwin“ grand-père, fils et petit-fils. Ce dernier remarque ceci : « L’observation des plantes, et notamment les arbres, incite à penser qu’il ne s’agit pas d’êtres uniques et individuels, comme un animal ou un homme, mais plutôt d’ensembles d’individus liés les uns aux autres. »
Et bien nous y voilà, nos organisations ne seraient-elles pas un ensemble d’individus, des êtres uniques liés les uns aux autres ?
Nous ne voyons de l’entreprise que ce que nous comprenons, et le vrai changement de paradigme est ici. Comme le botaniste face à la nature, nous devons élargir notre compréhension de l’organisation pour voir plus et plus grand.
Aller chercher et reconnaître nos propres racines et celles de nos organisations, c’est peut-être une manière de rester en vie et de prendre soin de ce qui nous fait vibrer.
Continuons sur le chemin nourrissant de nos chers arbres avec ce Mr Moncuso décidément bien inspirant. Il nous propose cette réflexion : « en un certain sens, l’organisation des plantes est le signe par excellence de leur modernité : elles sont construites selon une architecture modulaire, coopérative, dépourvue de commandes centralisées et capable de survivre à des prédations catastrophiques et répétées ».
La nature est un exemple de résilience et d’adaptation.
Nous avons là nos lay-line comme diraient nos skippers de course. D’un côté l’agitation des animaux et des hommes et de l’autre un immobilisme tout relatif de la nature.
D’une temporalité à l’autre, nous avons toute latitude pour trouver les points d’équilibres qui nous correspondent individuellement et collectivement.
Nous avons autorité pour les mettre en œuvre au sein de nos organisations et de notre management.
Qu'attendons-nous pour explorer ces ressources naturelles qui sont à notre portée?
"Prendre le temps et agir vite" (voir l'article : Progressance rebelle).