jeudi 18 juin 2020

Utile en conscience

Une entreprise qui vit permet à chacun de ses salariés de prendre conscience de ses propres valeurs et comportements, y compris ceux qui ont un potentiel limitant. Nous le constatons, des milliers ou plutôt des millions de gens, ont besoin, exigent même, d’être entendu et surtout, que nous prenions soin de leur parole, de ce qu’ils disent de plus en plus fort.

 

Comme nous le rappelle Margaret Mead : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peuvent changer le monde»[1]. Et elle ajoute : « c’est toujours comme cela que ça s’est passé».

Un homme averti en vaut deux !

 

Au sein de nos organisations, la perte de sens et en conséquence de but est synonyme de démotivation. Cette situation représente un potentiel de conflits, de relations belliqueuses, de rigidités et in fine de coûts invisibles et qui pour le coup seront bien visibles sur le bas du compte d’exploitation et de nos trésoreries.

 

Une entreprise en conscience de sa complexité et de ses essentiels, de sa raison d’être en quelque sorte, est généralement saine économiquement et socialement. Elles ont une capacité de résilience qui leur permet de réagir et de continuer un développement salutaire pour elle, pour toutes les personnes qui y sont engagées et pour leur environnement.

C’est une attitude qui demande d’émettre des signaux bien réels et explicites. Comme évoqué dans un article précédent, nos entreprises sont d’un intérêt majeur pour un pays, au niveau global comme au local. En effet, quelle que soit leur taille, nos organisations et tous leurs employés et partenaires offrent une partie non négligeable des fruits de leurs récoltes à destination du bien commun. Qu’elles soient sollicitées ou de manière volontaire, elles participent d’une façon ou d’une autre à des œuvres sociales. Quelquefois, elles s’engagent dans des actions de bénévolat, mettent à disposition d’associations des moyens techniques et humains et pleins d’autres gestes plus ou moins visibles. Prendre le temps de communiquer sur ces sujets est un réflexe porteur de reconnaissance pour tous.

Il en est de ces actions choisies, ponctuelles ou pérennes certes. Mais au sein de nos chiffres d’exploitation, nous avons aussi une masse économique, bel et bien sonnante et trébuchante, qui valorise l’objet de notre contribution au développement de notre environnement local. Il ne tient qu’à nous d’adopter une attitude de communication. Non pas pour faire briller nos initiatives, notre humilité s’en trouverait froissée, mais parce qu’elle représente un formidable moyen pour mettre en avant, comme nous l’évoquerons plus loin, les valeurs et les missions individuelles et collectives qui nous animent tous.  

 

Il existe notamment une méthode[2] qui consiste à comptabiliser au sein de notre bilan tous les postes qui sont de nature à rester sur le territoire fiscal où nous nous situons. À l’issue de cet inventaire qui est en soi une expertise, il est octroyé un pourcentage qui valide tout simplement la part du chiffre d’affaires qui contribue à la communauté. C’est en quelque sorte un indicateur d’utilité publique économique et sociale de nos entreprises ainsi qu’une mise en lumière du travail fourni par chacune des personnes qui en sont les acteurs au quotidien.

 

De facto, c’est un résultat collectif qui appartient à toutes et tous. Soyez certain que chacun ne se prive pas d’aller y puiser des signes de reconnaissance. Ce sont ces signaux-là qui enrichissent notre engagement, notre motivation et augmentent l’énergie disponible pour la réalisation de nos rôles au sein de l’entreprise et bien au-delà.

 

Sans réaliser nécessairement cette investigation, nous pouvons à minima, nous offrir le temps d’observer, de partager et de prendre conscience collectivement de notre part contributive au bien commun. C’est l’une des reconnaissances qui améliore singulièrement la relation à son travail ainsi que son estime de Soi. Une démarche qui nous transporte dans un cercle vertueux, de complicités et de réalisations, bien visibles celles-ci. C’est du gagnant-gagnant pour toutes les parties, en interne comme en externe et un liant implicite de la cohésion des équipes.

 

Une entreprise qui met en valeur sa propre utilité et qui permet à chacune de ses parties prenantes, internes et externes de l’exprimer et de comprendre sa participation améliore considérablement sa pérennité à coup sûr.



[1] Margaret Mead : Anthropologue américaine (1901-1978)

[2] www.biomattitude - Agence de notation qui mesure et valorise la contribution au territoire des entreprises.