vendredi 12 juin 2020

Tenter l'erreur...

Pour continuer en progressance rebelle, et après l’observation, la curiosité et le mystère, je propose de faire l’éloge de l’erreurAvec son cortège d’à priori négatifs, malvenue dans notre quotidien, elle mérite pourtant toute sa place dans nos entreprises en vie. 


À la fin de l’article « demain est mystère », je reprenais cette citation d’un entrepreneur : « Ne pas s’octroyer au moins vingt minutes par jour pour soi-même est une faute professionnelle » 

 Une faute est une erreur que l’on ne corrige pas. La répéter inlassablement, par habitude ou par déni, voire par méconnaissance, conduit irrémédiablement au même résultat.

«La folie, c’est de faire la même chose plusieurs fois et d’espérer des résultats différents». Albert Einstein.    

- Sincèrement, combien de fois, ne nous sommes-nous pas cantonnés à refaire encore et encore,  en espérant que ce sera différent ?

La véritable erreur est de ne pas la tenter.  

Que ce soient les nôtres ou celles des autres ; où en sommes-nous dans leurs reconnaissances,  dans leur acceptation ?    

Reconnaître nos dénis, nos craintes, c’est se libérer et se préparer à obtenir des actions à la hauteur de nos attentes. C’est être curieux et oser le feeback honnête, pour apprendre, et être libre de recommencer, en mieux !

Comme l’enfant qui se relève plus de 2000 fois avant de réussir à marcher. En fait, il valide simplement des centaines de situations qui ne lui permettent pas de marcher seul, avant de découvrir celle qui lui convient.

L’erreur est une source intarissable de bénéfices, pour autant que nous la mettions à notre service.

Vous aimez la tarte Tatin ou les Carambar ? Comme bien d’autres, ils sont nés de la sérendipité associée à la sagacité. C’est-à-dire : a priori une erreur ou un soi-disant hasard qui se transforme en réussite. Une association nécessaire pour l’entreprise autant que pour soi-même. 

Plus que le droit à l’erreur, j’avance même que nous avons le devoir de la tenter ! 

En effet, ne plus constater d’erreurs n'est peut-être pas un signe de réussite. C'est soit un déni, soit un manque d’initiatives et donc de créativité. Ces absences-là sont bien plus contre-productives qu’une erreur reconnue, acceptée et transformée. 


Bien loin de laisser faire n’importe quoi, ce devoir est au contraire une autorisation en toute protection et confiance, à essayer, à tester, à tenter pour finalement progresser.

Nelson Mandela [1] disait : «Je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends».


Sans cette posture, nous prenons un autre risque, celui de s’enfermer dans une routine contraignante qui peut quelquefois, ressembler à un confort rassurant.

L’enfant aurait-il pu se relever et marcher s’il n’avait pas, ancré en lui, ce devoir d’erreur et cette certitude de réussir ?

«La qualité d’un homme se calcule à sa démesure; tentez, essayez, échouez même, ce sera votre réussite» Jacques Brel.  

Prenons-soin des erreurs, les nôtres et celle des autres, comme s’ils s’agissaient de pépites.

-       À quand remontent mes dernières erreurs ?

-       À quand remontent les dernières erreurs dans mon environnement ? 

-       Ai-je réussi à les transformer en réussite ?

-       Ai-je réussi à grandir ou à faire grandir la ou les personnes impliquées ?  

Nous sommes faits de nos erreurs, plus certainement que de nos réussites, alors ne nous privons pas de tenter. Les risques que nous pensons encourir ne sont souvent que des fantasmes qui tentent de nous rassurer ; et qui au demeurant, ne nous rassurent pas du tout !

"Prendre une chance“ comme disent nos amis québécois est source de satisfaction et affirme les reconnaissances croisées.

Le vrai risque est celui de l’immobilisme

L'autre risque est de passer à coté de réponses adéquates, de réussites potentielles.

- Saisissons-nous suffisamment notre chance de tenter l'erreur ?

- Saisissons-nous la chance de laisser l'autre tenter l'erreur ?

  La réussite d’aujourd’hui est souvent le résultat d’un échec d’hier.


[1] Nelson Mandela. 1918.2013 – Homme d’état Sud Africain.