Les articles précédents ont évoqué la résilience. Le mot est si proche que l’on pourrait le confondre avec résistances (au pluriel).
Nous avons tous un pas à faire pour animer le futur que nous voudrions voir surgir. Quels que soient l’endroit où nous sommes et l’envie qui nous taraude, nous avons cet appel inexplicable vers un incertain, qui s’oppose à nos doutes et à nos peurs.
Dans le film « la dernière croisade », Indiana Jones, après avoir franchi les pièges de la galerie, arrive sur le haut d’une falaise devant un gouffre infranchissable. Après maintes hésitations, il s’engage vers ce vide insondable. Ce “saut de la foi“ libère l’effet d’optique qui masquait une passerelle. Elle lui permet de continuer son périple.
En cette période estivale, voire vacancière, j’ai envie de vous partager un extrait de mon journal de bord. Il évoque ces moments de tergiversations où nos ressentis nous signalent que c’est possible… maintenant !
Mon saut de la foi…
Juché sur le haut de ma falaise, je domine l’océan, je profite d’un horizon parfaitement dégagé, avec la lumière exceptionnelle d’une belle journée un peu fraîche.
Ce soir, la Bretagne s’apprête à accueillir l’hiver.
Le soleil descend lentement, et commence à se colorer en s’approchant de l’océan, comme pour l’honorer une dernière fois avant de s’éclipser.
La nuit attend son heure pour envelopper en douceur ce paysage, avec peut-être son amie la lune.
Je me souviens, il y a quelques années, sur ce même promontoire :
Il y a l’horizon, à n’en plus finir
Ces possibles routes qui courent
Invisibles sur cet océan de doutes
Prendre l’une d’elle en toute incertitude
Prendre l’une d’elle pour rêver et grandir
Chercher celle-là, en toute certitude
Pour avancer en toute sécurité, pour mourir
Pour mourir sans risque
Pour mourir sans passion
Sur la route, découvrir
Voler en mode passion
Vivre, tout simplement…
J’ai choisi de prendre la route pour rêver et grandir, en toute incertitude ; quelquefois en insécurité, mais je vis bel et bien en mode passion…
Je remercie ce chemin-là, où je me découvre encore et sur lequel je progresse pas à pas.
Et comme le chantait Jean Gabin[1], qui l’avait emprunté à Socrate : je sais, je sais, je sais que l’on ne sait jamais…
Qu’est-ce qui nous retient de réaliser notre “saut de la foi“ ?
Cristalliser cette passion qui réside au fond de nous et lui offrir toute l’énergie nécessaire pour surmonter nos doutes et nos peurs.
Notre principal challenge est peut-être là.
Ce contexte met en exergue nos peurs qui deviennent visibles et explicites. Chacun de nous a une intime perception sur ce qui se déroule en ce moment : peur de perdre la santé, peur de transmettre ce satané virus, peur d’être trop conforme, peur d’être manipulé, peur de perdre ses moyens, peur de perdre son travail, peur de la faillite de son entreprise… La liste est longue et jamais exhaustive.
Pourtant aucune d’elle n’est moins importante, cruciale et fondée qu’une autre : elles ont toutes assurément le pouvoir de nous confronter, de nous placer face à nous-mêmes.
Tous ces boucs émissaires que nous agitons pour nous protéger d’elles ne les apaisent pas. Bien au contraire, nos raisonnements qui ont des allures de rationalité ne sont que des remparts inefficaces ; nos peurs peuvent vivre en nous en toute tranquillité, elles ont encore de beaux jours devant elles.
Il n’y a pas de magie, ce fut l’une des nombreuses découvertes du coaching qui m’aide au quotidien : le seul qui puisse agir pour soi, c’est soi.
Et paradoxalement, c’est le chemin qui nous évite l’érosion, voire la destruction des liens qui nous réunissent, qui nous lient les uns aux autres*.
Alors, quand commençons-nous à soigner le JE ?
Quand allons-nous faire le pas qui compte, réellement ?
Et ouvrir la passerelle qui nous emmène vers nos horizons enviables.
* lire le prochain article : des liens qui nous relient.